14 nov. 2025Un moindre risque de récidive et une évolution plus favorable

Des aliments végétaux contre le cancer de la prostate

Les facteurs liés au mode de vie ne jouent pas seulement un rôle important dans le développement du cancer de la prostate. Lors du congrès 2025 de l’EAU, une spécialiste a présenté des données convaincantes montrant qu’une alimentation à base de végétaux en particulier peut aider les patients atteints de cancer de la prostate à réduire leur risque de récidive – et à améliorer considérablement leur qualité de vie, dont la fonction sexuelle.

Une alimentation végétarienne ou végane peut réduire le risque de cancer de la prostate et améliorer le pronostic des patients déjà atteints.
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« Lorsque nous parlons du cancer de la prostate, la médecine du mode de vie joue un rôle particulièrement important » a déclaré le Pr Stacy Loeb, New York University Langone Health, lors de sa présentation au congrès de l’EAU. Nos patients ayant un cancer de la prostate ont une longue espérance de vie. En effet, beaucoup de ceux qui ont un profil de risque favorable décèdent plus souvent de maladies cardiovasculaires que de leur cancer de la prostate».
Même parmi les patients ayant des métastases, 17 % décèdent pour d’autres raisons – le plus souvent également de maladies cardiovasculaires. Pour les hommes atteints d’un cancer de la prostate en particulier, la santé cardiovasculaire est également essentielle car elle a un impact direct sur la fonction sexuelle et urologique.

Un risque associé à la consommation de viande

L’OMS classe désormais la viande transformée dans le groupe 1 des substances cancérigènes, a rappelé le Pr Loeb. La viande rouge, bœuf, porc et agneau, est considérée comme un cancérigène du groupe 2a (probablement cancérigène).

Dans le cas du cancer de la prostate en particulier, des méta-analyses montrent un lien significatif entre la consommation de viande rouge ou de viande transformée et un risque accru de développer la maladie – tout comme la consommation de laitages.


« Si l’on considère non seulement les aliments individuellement, mais aussi le modèle alimentaire dans sa globalité, il devient clair qu’il ne s’agit pas d’un aliment en particulier, mais de l’ensemble du comportement alimentaire, a expliqué le Pr Loeb. Si l’on oriente systématiquement son alimentation vers des aliments dont il est prouvé qu’ils sont bénéfiques pour la prostate – par exemple des tomates (en raison de leur teneur en lycopène), des légumes crucifères comme le brocoli, des oignons, des produits fermentés et des noix – nous parlons alors d’une alimentation à base de végétaux ». Dans ce contexte, il est essentiel de renoncer aux produits d’origine animale et aux aliments fortement transformés, ou du moins de les réduire.

Orienter globalement son alimentation

L’avantage d’une alimentation à base de végétaux est notamment prouvé par une étude américaine menée sur 1400 hommes en bonne santé. Les participants qui consommaient beaucoup d’aliments végétaux sains avaient un risque plus faible d’augmentation du PSA. Une étude de cohorte prospective menée par le Pr Loeb lui-même, à laquelle ont participé plus de 47 000 professionnels de santé, est également arrivée à une conclusion claire : une part plus élevée d’aliments végétaux et une part plus faible d’aliments d’origine animale étaient associées – même après correction pour les facteurs de confusion tels que l’activité physique, l’IMC et l’apport calorique – à un risque de décès par cancer de la prostate inférieur de 19 %.
Les avantages de l’alimentation à base de végétaux concernent toutes les phases de la maladie : même après le diagnostic, elle favorise une progression plus lente de la maladie et contribue à réduire les effets secondaires liés au traitement. C’est ce qu’a par exemple montré une analyse systématique d’études sur des hommes qui ont suivi un régime végétarien ou végétalien avant ou après le diagnostic de cancer de la prostate avancé.

Des avantages aussi en cas d’atteinte avérée

L’analyse comprend également quelques études d’intervention. Celles-ci suggèrent que les patients en surveillance active (« active surveillance ») qui ont modifié leur mode de vie en profondeur, avec une alimentation végétarienne/végétalienne à faible teneur en graisses, une activité physique aérobie modérée et une réduction du stress, ont nécessité moins souvent une intervention médicale. De plus, leur taux de PSA, leur taux de cholestérol – comparable à l’effet d’une statine – et leur poids corporel ont baissé.

Des données prometteuses sont également disponibles pour les taux de rechute biochimiques. Ainsi, après avoir commencé un programme de modification du mode de vie avec une alimentation à base de végétaux, il y a eu un allongement du temps de doublement du PSA ou une augmentation moindre du taux de PSA. Ces deux éléments sont des indices d’une évolution plus favorable de la maladie.

« Mais ce qui est encore plus important, c’est que dans notre propre revue systématique, nous n’avons pas trouvé une seule étude montrant des effets négatifs d’une alimentation à base de végétaux », a expliqué la spécialiste. « Au contraire, il existe désormais un large éventail de données, notamment sur les effets positifs pour les maladies cardiovasculaires, le diabète et la perte de poids